LA BASILIQUE SAINT-COLOMBAN

La basilique actuelle a été construite par les moines bénédictins, entre 1456 et 1522, sur les restes de l’église du monastère du IXème Siècle, provoquant l’ensevelissement du pavé mosaïque, qui, aujourd’hui, a été en partie remis en lumière.

La façade se distingue par la présence conjointe des styles roman, gothique et renaissance, tandis que la grande rosace est, elle, d’époque moderne; la niche centrale abrite la statue de saint Colomban, mise en 1965 à la place d’une statue plus vieille, éprouvée par les intempéries et conservée aujourd’hui dans le Musée de l’abbaye.

La partie inférieure du clocher faisait partie de la structure originelle du IXème Siècle, de même que les restes de la petite abside circulaire encore visibles au pied de la tour.

À l »intérieur, au dessus du portail de l’entrée, on remarquera l’inscription « terribilis est locus iste », indication d’un lieu sacré à ne pas profaner.

La décoration picturale de la nef centrale, qui remonte aux années 1526 – 1530, est l’œuvre de Bernardino Lanzani de S.Colombano al Lambro, de même que la splendide peinture de la Vierge et l’Enfant entre Saint Benoît et Sante Catherine, située dans le bras gauche du transept. Au centre de la voûte de la nef centrale on peut admirer des médaillons représentant saint Maur, saint Benoît et saint Placide. La voûte centrale du transept est quant à elle dédiée à saint Colomban, au milieu de quatre des moines qui l’accompagnèrent dans son long voyage commencé en Irlande: Sunibert, Cunibert, Allo et Valcario. Sur les voûtes latérales on trouve les médaillons de Bertulf et Attala, les immédiats successeurs de Colomban à la guide du monastère de Bobbio. Sur la demi-lune de l’arc de triomphe, le pape Grégoire le Grand est représenté dans l’acte d’approbation de la règle de saint Benoît.

Le chœur est décoré par des fresques de Francesco Natali (1710). Au plafond nous pouvons voir saint Colomban porté en gloire par les anges et sur les parois latérales deux des plus fameux miracles attribués au saint: à gauche, Colomban détruisant une amphore, symbole des hérésies à combattre, à droite le miracle de l’ours attelé avec le bœuf. Dans ces deux épisodes, le saint revêt l’habit noir des bénédictins sur recommandation expresse des moines qui avaient ordonné la fresque.

Le chœur en bois et le lutrin, œuvres raffinées de Domenico da Piacenza, datent de 1488 et méritent une attention particulière.

En descendant dans la crypte, sur un niveau intermédiaire, on pourra admirer la précieuse mosaïque qui constituait le pavé de la basilique d’Agilulf, et qui fut remis à jour par hasard en 1910, lors des travaux de restructuration de la crypte. La mosaïque est divisée en quatre bandes horizontales: les deux premières illustrent des épisodes issus du livre des Macchabées, les autres représentent les mois de l’année et les signes zodiacaux.

Dans la crypte on trouve le sarcophage qui contient la dépouille de saint Colomban. C’est une œuvre réalisée en 1480 par le maître artisan Giovanni de Patriarchi da Milano. Sur les murs latéraux on verra aussi les sépulcres des saints Attala et Bertulf.

Une autre œuvre d’art de grand prix est sans aucun doute la grille en fer forgé, datant des IX-XIIèmes Siècles, et qui, posée à l’origine derrière l’autel, servait à séparer la zone réservée aux moines de celle des fidèles habituels. C’est un objet admirable, surtout pour la particularité de ses « nœuds du diable », nœuds doubles en fer forgé d’une réalisation très difficile pour l’époque.

La basilique est ouverte tous les jours, sans interruption.